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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 00:01

Elle est la reine des parterres Méditerranéens, plantée en quantités hallucinantes et à tout bout de champs, c’est l’Agapanthe du pauvre, la vivace sans soucis et qui fleurit, j’ai nommé: la délicieuse Tulbaghia violacea

 

Quand je l’ai croisée pour la première fois il y a quelques années déjà, elle était plus discrète, moins connue et surtout bien moins répandue. Je ne la connaissais donc pas encore. Je l’ai découverte près d’un lavoir dans un petit village Varois, au beau milieu d'une plate-bande qu’elle partageait avec des Agapanthes. J’ai donc d’abord vu un ‘ensemble’ de fleurs bleu-mauves, supporté par un grand nombre de feuilles bien vertes, plus ou moins larges. Attiré par cette profusion de fleurs, j’ai rapidement distingué deux espèces de plantes: une que je connaissais, l’autre pas.

 

Cette deuxième était notre Tulbaghia. Je l’ai prise en photos sous toutes les coutures, l’ai touchée, ai pris le temps de l’apprécier et me suis mis en tête de la trouver. Il ne m’a finalement pas fallu très longtemps pour mettre la main dessus: le sujet acheté n’était pas d’une grande fraîcheur mais, après plantation et quelques généreux arrosages, celui-ci s’est rapidement mis à fleurir et à gagner en épaisseur…

Ma seule erreur: n’acheter qu’un seul pied. En effet, le végétal prend toute son ampleur quand il est planté en quantité (à moins que le spécimen ne soit mêlé à d’autres végétaux types sauges, graminées & autres vivaces de votre choix)

Ci-dessous: détail des feuilles de Tulbaghia lors d'un arrosage...

 

Tulbaghia violacea feuilles - Silvère Doumayrou

 

Tulbaghia violacea est en fait une bulbeuse originaire d’Afrique du Sud. Elle a donc fait un grand voyage avant de nous ‘coloniser’. Malgré ses origines subtropicales, celle-ci est particulièrement résistante au froid puisqu’il faudra des gels de l’ordre de -15°c pour la condamner (même si dès -5°c son feuillage en prendra un coup...)

On pourra ainsi imaginer de l’installer ailleurs qu’uniquement sur le pourtour Méditerranéen, quitte à pailler un peu son pied avant l’hiver. Dans les régions tempérées elle se comportera comme une vivace, en perdant ses feuilles à mesure que les températures baisseront. Sous des climats plus doux elle sera persistante, aussi gardera-t-elle son feuillage en hiver avant d’entamer une nouvelle cession de floraison et ce, pendant tout l’été.

C’est d’ailleurs l’une de ses grandes qualités, outre sa facilité d’adaptation et sa grande résistance à la chaleur: c’est cette incroyable capacité à fleurir encore & encore, depuis la fin du printemps et jusqu'au début de l’automne, qui continue de m'étonner... 

Elle produit effectivement une grande quantité de petites fleurs mauves à violettes (d’où son prénom), portées par de longues & fines hampes qui se hissent bien au-dessus de son feuillage...

 

En le froissant à peine, il se dégage très vite une odeur d’ail ou d’oignon et c’est normal: la plante fait partie de la famille des Alliacées (donc de l’ail), son nom commun étant ‘Ail perpétuel’. Comme pour ses cousins, elle appréciera d’être installée dans un sol profond, correctement amendé, régulièrement arrosé (pour optimiser sa floraison) et, plein soleil, évidemment! (notez toutefois qu’elle se contentera d'une exposition mi-ombre dans les régions les plus ensoleillées)

Pour la multiplier, vous pourrez certes diviser le pied s’il est bien formé, en prélevant quelques bulbilles au printemps. Mais l’expansion du Tulbaghia n’est cependant pas très farouche, aussi je crois qu’il sera plus raisonnable, pour le voir coloniser votre jardin dans les meilleurs délais, d’accepter de vous procurer quelques nouveaux pieds.

Alors, je ne sais pas pour vous, mais moi c’est un végétal que j’ai adopté depuis un paquet d’années déjà et qui n’arrive pas à me lasser. Seul bémol: on trouve bien plus facilement Tulbaghia violacea dans le Sud de la France qu'au Nord de la Loire et, à mon avis, c’est une grosse erreur!...

 

Photo ci-dessous: détail de la fleur de Tulbaghia violacea, capturée l'été dernier dans mon petit jardin près de Toulon, dans le Var...

 

Tulbaghia violacea fleur - Silvère Doumayrou

 

(Pour clore cet article & en guise d''habillage musical' - pour ceux qui le souhaitent -  je vous propose une délicieuse chanson de Beirut - Nantes - vu il y a 15 jours au festival 'I Love Green' (au Parc de Bagatelle à Paris))

 

 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 00:01

Ahhh je vois que ce nom alambiqué parle à quelques-uns d'entre-vous. Merci! Pour les autres c'est du Chinois (en fait, du Latin), et je vous comprends, car son nom n'est pas plus aisé à retenir qu'à prononcer! Il s'agit-là d'une vieille plante, bien connue de nos grands-mères, peut-être même trop vieille & trop démodée d'ailleurs pour qu'on la connaisse vraiment?!

Et pourtant, Aspidistra eliator est une véritable 'exotique' qu'il faut non seulement à tout prix connaître, mais aussi & surtout cultiver...


Allez, rapide topo sur la bestiole: Aspidistra eliator est une plante originaire de Chine (bah oui, comme quoi il est parfois du 'Made in China' qui est qualitatif!) Pour être un peu plus précis, elle est originellement Japonaise, mais elle a très vite été répandue en Chine où elle est devenue comme 'endémique'... 

Phénomène de mode oblige, la plante a longtemps été cultivée en appartement pour ses qualités décoratives comme les Clivia, les Sansévéria & autres végétaux dans ce goût-là mais, à tort, car notre 'éliator' est bien plus résistante au froid que ce que l'on croit: je la cultive moi-même depuis quelques années déjà dans un jardin quasi-Sibérien (comprenez un endroit près de Paris où il arrive qu'il fasse parfois très froid) et jamais je ne l'ai perdue! Mieux encore, elle a résisté cette année encore à du -15°c au moins, sans dégel pendant près de trois semaines et avec, pour seule protection, un pauvre voile d'hivernage maintenu par un vieux bout de bois (ce sont toujours les cordonniers les plus mal chaussés!)

 

L'origine géographique de l'Aspidistra explique pourquoi notre plante est aussi résistante au froid. En provenance des mêmes régions, on connaît bien d'autres végétaux dits 'exotiques', dont le plus connu est certainement le Trachycarpus fortunei, un palmier résistant à -18°c au moins. Mais sa résistance au gel n'est pas sa seule qualité. En effet, Aspidistra eliator est une bien drôle de plante rhizomateuse qui produit, inlassablement, mois après mois (même si à un rythme plutôt tranquille), des feuilles oblongues d'un vert profond.

N'ayant pas choisis une photo de son feuillage pour illustrer cet article, je vous invite à la (re)découvrir sur la Toile dès que vous aurez quelques minutes à lui accorder.

 

La plante se plaît idéalement à l'ombre ou à mi-ombre, dans un sol indifféremment lourd ou léger, du moment qu'il sera de temps en temps amendé & régulièrement arrosé. Un 'entre-deux' sera cependant idéal pour le végétal. Côté floraison, il faudra repasser! Aspidistra produit en effet une fleur certes, très originale, mais aussi & surtout très discrète: celle-ci est coincée entre les feuilles de la plante et à quelques centimètres seulement de la terre... Les seuls à pouvoir vraiment en profiter sont les escargots et les limaces. Ça tombe bien, ce sont également eux, venus chercher un peu de fraîcheur au coeur des feuilles, qui vont polliniser la plante.

Cependant (et fort de mon expérience), je peux vous assurer qu'il est bien plus aisé de la multiplier par division de la souche qu'en semant ses graines quasi imaginaires! La reprise est très aisée et la pousse, même si lente, est régulière et constante...

 

On la trouve de plus en plus facilement en jardinerie et c'est tant mieux, mais son prix reste malheureusement assez élevé. Cela s'explique simplement par la lenteur de sa croissance. Croyez-moi cependant, cela ne doit pas vous rebuter: une fois la plante achetée elle n'aura de cesse de prospérer!... 

 

Ci-dessous et contre toute attente, je vous propose la photo du système racinaire d'un Aspidistra eliator un peu à l'étroit dans son container lors d'un rempotage plus que nécessaire l'été dernier...

 

Système racinaire Aspidistra eliator - Silvère Doumayrou

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 00:01

Evidemment, on le connaît tous maintenant le 'Canna', incontournable parmi les incontournables de tout bon jardin de zone tempérée qui se respecte. Oui. On le connaît bien. On apprécie autant son feuillage que sa floraison, sa croissance vive & son allure de Bananier que ses fleurs 'exotiques' aux couleurs variées...

 

Canna indica est une 'bulbeuse', comprenez un végétal qui s'appuie sur un rhizome pour se développer. Comme tout rhizome, celui-ci sert de 'réserve' à la plante pour redémarrer au printemps. L'hiver, il abandonne gentiment feuilles & fleurs & attend patiemment que les beaux jours reviennent... Comme chez le 'Bambou', tout est organisé chez le Canna: la tige & les feuilles qu'il va développer sont programmés depuis l'été passé, c'est grâce aux nutriments qu'il aura stockés l'été durant qu'il poussera le printemps suivant. 

 

Originaire d'Amérique Latine (= climat tropical), le Canna est un aficionado de chaleur & d'humidité, c'est dans ces conditions qu'il aime se développer. Mais, comme toute bonne 'exotique' présente sur ce site, si l'on parle de lui c'est qu'il a réussi à s'adapter à d'autres climats, plus tempérés ceux-là. En effet, on le croise maintenant autant au Sud qu'au Nord de l'Equateur. La raison: malgré sa provenance (et selon les variétés ou les 'cultivars'), les Cannas résistent en général à des températures négatives comprises entre -10 & -15°c. Il va de soi que, pour être sûr de retrouver votre précieuse 'exotique' une fois les derniers gels écartés, vous aurez prit soin de la protéger avec une belle couche de paille au pied, les parties aériennes ayant rapidement disparues dès les premiers froids survenus...

 

Canna indica, fort de cette capacité d'adaptation, nous permet de le contempler, en France, de Dunkerque à Menton et de Bordeaux à Lyon. Pour cela, il ne lui faut pas grand chose: du soleil, évidemment, aussi une exposition plein Sud sera plus que souhaitée, un sol frais que vous aurez généreusement amendé et des arrosages nombreux & fréquents en été. Si un peu de chaleur vient se greffer à ce cocktail parfait, vous aurez toutes les chances de voir votre Canna se développer de la meilleure des façons que l'on puisse imaginer!...

 

Les mois passants, celui-ci produira régulièrement des feuilles d'un vert parfait, très proches (même si plus modestes) de celles du Bananier, particulièrement nervurées. Cela devrait suffire pour qu'on le cultive mais c'était sans compter sur sa superbe inflorescence qui intervient généralement en fin d'été.

Même si 'unique', pour vous la décrire, la fleur du Canna pourrait ressembler à la version 'exotique' du Glaieul! Un peu pourri mon exemple, je vous l'accorde, aussi le mieux est que vous alliez (et seulement pour ceux qui ne la connaissent pas!) jeter un oeil sur Internet pour vous faire une idée plus précise de ce à quoi elle peut ressembler!

 

Après floraison, son infrutescence est plutôt 'décorative' elle aussi et ressemble à celle du Ricin (Ricinus communis), laquelle renferme de bien jolies billes noires, presque des perles, lesquelles sont d'ailleurs utilisées en joaillerie...

Bon, si cela ne tenait qu'à moi, je pourrais cultiver Canna indica juste pour son feuillage si vert & si 'exotique', mais bon, je ne peux pas non plus ignorer sa généreuse floraison!...

Côté plantation c'est plutôt simple: je réserve aux Cannas un sol constitué pour moitié de terre végétale & pour autre moitié d'un terreau de feuilles ('horticole' ou 'de plantation'...), le tout bien amendé à l'aide d'un bon compost organique. C'est tout. Il s'agira ensuite non seulement de les planter le plus au soleil possible & surtout de penser à les arroser franchement pendant  la période estivale (n'oubliez jamais d'où une plante vient pour comprendre ses besoins!)

 

Côté 'marché', vous trouverez une grande variété d'hybrides ou de cultivars, lesquels vous offriront des couleurs de floraisons très variées & des feuillages plus originaux les uns que les autres, bordeaux ou zébrés. Bref, le plus dur consistera à choisir celui qui vous plait le plus!!

 

Ci-dessous: simple feuillage de Canna indica photographié l'été dernier à Bormes-les-Mimosas...

 

Canna indica (feuillage)

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 00:01

Qui n'a jamais entendu parler d'Agapanthus africanus (= les Agapanthes)?! Personne et pour cause: elles sont l'un des acteurs principaux de nos jardins, Parisiens ou Méditerranéens. Vivace importée d'Afrique depuis un paquet d'années maintenant, nous devons avouer que nous ne pourrions plus nous en passer!!

 

Il est bien plus facile ou agréable de décrire une rareté, une découverte ou autre bizarrerie de la Nature qu'un grand classique mais, force est de constater, que l'on ne peut raisonnablement pas dormir sur ses deux oreilles sans aborder le cas des Agapanthes...

 

Alors voilà, Agapanthus africanus est une 'vivace' tout droit importée d'Afrique du Sud qui a eu la chance de pouvoir idéalement se développer, dans un premier temps, sous le doux climat Méditerranéen. Petit à petit elle est remontée, suivant le Rhône ou la Côté Atlantique, avant de nous 'envahir' jusqu'à Paris & même au-delà du Nord de la Seine... Ses atouts: un feuillage persistant, une incroyable floraison & une belle résistance au froid. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir des Agapanthes renaître de leur cendres après des gels de -10°c sans trop de protection.

 

Le meilleur moment de l'année arrive quand, en milieu d'été, Agapanthus africanus déploie ses précieuses inflorescences, l'hiver durant jalousement gardées. Et quelles inflorescences! L'Agapanthe balance, entre les mois de juin & septembre (selon les régions), de délicieuses fleurs d'un pur violet (ou blanches, selon les variétés) lesquelles, pour le coup, ressemblent à un véritable spectacle végétalo-pyrotechnique...

La durée de cette manifestation est suffisamment longue pour que vous ayez le temps de l'immortaliser, mais sachez qu'une fois les pétales tombés l'infrutescence d'Agapanthus africanus reste très décorative. Cela n'engage que moi, mais je préfère en général les couper afin d'éviter à la plante de ne trop perdre d'énergie dans la maturation de ses fruits. 

 

Côté plantation et compte tenu de ses origines, vous aurez compri qu'il est bien plus judicieux de lui réserver un coin du jardin super ensoleillé plutôt qu'ombragé! Pour le sol & pour les mêmes raisons, prévoyez un substrat drainant, quitte à l'améliorer en ajoutant à votre terre de jardin du sable ou même de la pouzzolane. Les Agapanthes savent se contenter de peu mais réagissent bien à de généreux apports en matière organique et à des arrosages copieux en été.

Attention: Agapanthus africanus développe de nombreuses & puissantes racines lesquelles peuvent représenter un frein à leur croissance si elles sont plantés en container. C'est pourquoi, si vous souhaitez voir se développer au mieux vos Agapanthes en pot, devrez-vous prévoir un contenant d'une taille raisonnable (au moins 50cm de largeur pour 3 ou 4 pieds), sans quoi celles-ci risqueraient de 'végéter' & d'hypothéquer le nombre de fleurs qu'elles pourraient déployer...

 

Côté froid et pour bien faire, veiller à les pailler correctement en automne si vous habitez une région qui connaît des températures négatives en hiver. Un voile d'hivernage pour la partie 'feuillage' sera un plus qu'elles sauront apprécier!

En container & après quelques années, il sera bon de rafraîchir votre pied: divisez-le et replantez-le dans un substrat qui pourra les satisfaire (= terre de jardin, terreau horticole, sable & compost organique dans des proportions égales)

 

Allez, il est vrai qu'on pourrait apporter encore un paquet de précisions au sujet des Agapanthes mais, comme j'ai coutume de le faire, je conclurai simplement en disant que, sauf contre-indication émanant de l'un de mes clients (cela m'est arrivé!!), il n'est plus d'aménagement paysager sans cette douce Agapanthe.

 

Photo ci-dessous: inflorescences d'Echinops ritro & d'Agapanthus africanus en fin d'été au Jardin de Kerdalo, près de Tréguier dans les Côtes d'Armor... (merci Olivier!)

 

Agapanthus africanus

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 00:01

Alors ça, si ce n'est pas une 'exotique'?!! Elle a tout: de larges feuilles superbement nervurées, des pétioles d'une couleur inégalée, une croissance que personne ne pourrait imaginer & un port aussi altier que parfait! Ça y est, je recommence, j'en rajoute des tonnes pour parler d'une plante qui m'a juste sidérée!!

 

Colocasia esculenta fait partie de cette famille de végétaux que l'on connaît généralement sous le nom d'oreilles d'éléphant (Alocasia), vous savez cette plante d'intérieur aux feuilles quasi-disproportionnées d'un vert immaculé & très nettement nervurées (à défaut de me répéter!) portées par des pétioles qui semblent ne jamais terminer...

Eh bien, elle existe en version 'extérieur' & pour mon plus grand bonheur!!

 

Originaire de l'Inde, il semblerait qu'elle ait traversé Mers & Océans avec la plus grande témérité avant de  s'installer sous nos contrées. Elle se développe en général plutôt à l'ombre de grands palmiers qu'en plein soleil, auquel cas son feuillage peut parfois se 'décolorer'...

Colocasia esculenta est abonnée aux milieux humides voire, marécageux et pousse,  généralement, non loin d'un court d'eau. Elle aime donc l'eau presqu'autant que le Papyrus, même si une protection solaire lui sera nécessaire!


La plante lance ses fières feuilles à l'assaut de la lumière (qui lui fait généralement défaut) grâce à des pétioles aussi pourpres que dressés. Elle se développe à un rythme soutenu & régulier  et semble vouloir coloniser très vite l'espace dans lequel elle est installée: Colocasia esculenta envoie de tous côtés des 'rejets' (tel un Bambou) qui racineront rapidement pour donner une nouvelle descendance. Ainsi sa multiplication est un jeu d'enfant: prélevez ces rejets quand le turion aura développé ses deux premières feuilles. En général, dans le même temps, une excroissance se produit à leur base & des racines commencent à se développer. C'est le moment de 'repiquer'. Coupez le rejet & placez-le soit en en pot, soit dans l'eau.

Il va presque de soi qu'un substrat humide, léger & particulièrement amendé sera exigé pour lui assurer un développement parfait.

 

Côté hiver & malgré les apparences (ou les aprioris!), sachez que Colocasia esculenta résiste plutôt bien au froid puisque des gels de l'ordre de -10°c ne suffiront pas à détruire son pied. Si, de plus, il est correctement protégé (paille & co), vous lui donnerez toutes les chances, dès le printemps venu, de redémarrer dans les meilleures conditions.

Sa force: développer un bulbe ou ('rizhomme') qui renferme tous les nutriments dont la plante aura besoin dès le printemps. Cette racine est comestible et est communément appelée 'Taro', elle constitue d'ailleurs la base de l'alimentation de nombreux peuples dans les  régions Tropicales d'Afrique ou d'Asie...

 

Bref, je ne vous ferai ni l'historique ni un descriptif précis de la plante afin de vous donner l'envie de l'adopter mais je dois avouer que je ne peux plus imaginer la réalisation d'un jardin dit 'exotique' sans la présence de cette délicieuse excentrique!!

 

Photo ci-dessous: Colocasia esculenta à l'ombre de Cordyline australis & Tetrapanax papyfera dans le Domaine Baudouvin à La Valette, dans le Var...

 

Colocasia esculenta

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 00:01
On a déjà parlé sur "La Pépinière" d'un OVNI végétal que l'on nomme Amorphophallus rivieri mais, force est de constater, que nous ne devons pas oublier Sauromatum guttatum: un végétal très proche par sa constitution, mais bien plus étonnant encore!

Difficile à prononcer son nom latin, j'en conviens, mais un jardin 'exotique' ne peut être accompli sans ce Sauromatum guttatum! Commençons, si vous le voulez bien, par le commencement...

La plante est une 'bulbeuse'. Avant même l'apparition d'une fleur ou de la première feuille, Sauromatum guttatum est un bulbe, c'est à dire un genre
de tubercule (comme la pomme de terre), qui renferme toute l'énergie & la grâce du végétal.
Au printemps, sort de terre une bien drôle de manifestation végétale: une sorte de cornet tigré vert & violet, très étiré, qui semble infiniment s'ériger. Ce n'est rien d'autre que la fleur de Sauromatum guttatum!! Cette inflorescence, comme pour les Arums & les Amorphophallus, est bien plus attirante par sa forme ou son design que son parfum: en effet ce type de plante dégage généralement une odeur de viande avariée qui attire quantité d'insectes pollinisateurs (à commencer par les mouches!...)

Mais le plus surprenant arrive après, quand Sauromatum déploie sa paire de feuilles aussi grandes qu'impressionnantes, celles-ci enregistrent pratiquement le mètre de largeur!
Outre leur taille, c'est leur forme qui impressionne le plus: les feuilles de Sauromatum guttatum, portées par des pétioles (= tiges) tigrées d'un vert foncé sur fond vert clair, se développent de façon parfaitement symétrique autour d'un axe représenté par ce pétiole (le plus simple, je crois, est de regarder la photo)

Côté culture, sachez que la plante vient du Tibet, on peut donc raisonnablement s'imaginer qu'elle est habituée au froid & même au gel... Et c'est le cas, Sauromatum est à considérer comme une vivace: elle disparaît à l'automne pour réapparaître au printemps. Au mieux, vous pouvez extraire les bulbes avant l'hiver (une fois que les feuilles auront disparu) & les disposer sur des clayettes, au sec & hors gel,  comme on le ferait pour les Cannas, les Hedychiums ou les Dahlias. Pour ma part, je me contente de pailler sérieusement le sol avant que les premières gelées ne soient à craindre.

En dehors de cela réservez juste à votre 'Tibétaine' un sol frais, correctement amendé & surtout une exposition ensoleillée, après quoi, il ne vous restera plus qu'à la contempler!

En photo ci-dessous: une modeste feuille de Sauromatum guttatum dans mon jardin sur fond d'Eucomis comosa, de Musa basjoo & d'Aspidistra eliator...
Je tiens à remercier Laurent Ballot (jardinier à l'École de Botanique du Jardin des Plantes à Paris) sans qui je n'aurai ni découvert, ni cultivé cette bien drôle de bestiole!...


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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 00:01
Mon dieu qu'elle plante! Je ne sais même pas par où commencer pour vous raconter son histoire & notre rencontre!...

Ah si, je sais: c'est quand, en plein hiver, que rien ne pousse, que le soleil est au plus bas & que le froid atteint son paroxysme que j'ai découvert cette bulbeuse bien téméraire... Oui, Scilla peruviana se met au boulot quand le jardin est au repos!!
Il y a d'ailleurs de quoi être surpris quand on voit, en plein mois de janvier, une 'touffe de vert' gentiment s'élever. Alors qu'autour d'elle tout semble s'être assoupi, que même l'herbe par le froid est jaunie & que les dernières feuilles mortes figées par le gel se font rares, une 'exotique' bien originale pour le printemps se prépare...

Normal, comme son nom ne l'indique pas, la Scille du Pérou vient du pourtour Méditerranéen! Qu'à cela ne tienne, Scilla peruviana s'est mis en tête de démarrer à un moment où l'on ne s'y attend pas! Mais alors après?
Après, une fois qu'elle a généreusement dressé son puissant bouquet de feuilles bien vertes & charnues que l'on pourrait raisonnablement comparer à n'importe quelle bulbeuse 'bien de chez nous', elle démarre un processus de floraison qu'il faudrait presque suivre jour après jour tant le spectacle est fascinant...

Entre le début & la fin du mois de mai, selon les régions, Scilla peruviana déploie, tout en retenue, ses bouquets de fleurs étoilées tirant sur le violet avec la plus grande humilité!! Superbe floraison que celle de Scilla peruviana! La fleur ne durera qu'un temps (3 semaines environ), avant que notre fausse péruvienne regagne tout doucement ses quartiers d'été: elle se fait en effet plus discrète au jardin, elle récupère tranquillement de sa prestation avant de disparaître...

Pour la cultiver, rien de plus facile: réservez-lui simplement un emplacement correctement ensoleillé (une exposition mi-ombre aussi la satisfait) et un sol franc, c'est à dire une terre de jardin que l'on aura pris soin, à la plantation, d'amender. Du moment que le sol reste frais, Scilla peruviana ne pourra qu'agréablement s'y installer... Comme pour la plupart des végétaux, je vous invite à couper les inflorescences fanées, de cette façon votre végétal pourra plus rapidement récupérer (en évitant de concentrer son énergie à la maturation de ses fruits)

Étant très occupé au moment de sa floraison j'ai fait appel à Olivier Ducreau que j'appelle depuis un moment déjà 'Docteur es pépinière' pour me fournir la photo ci-dessous: une Scille du Pérou en tout début de floraison.


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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 00:01
Attention: ne pas confondre avec les Echium (superbes végétaux dont nous parlerons ici très  prochainement), les Hedychium sont véritablement des plantes à découvrir & à cultiver dans les meilleurs délais!! Oui, mais pourquoi?! Pour de multiples raisons que je vais essayer d'énumérer tout au long de cet article...

Il faut d'abord savoir qu'Hedychium garderianum est une "Zingibéracée", une plante de la famille du Gingembre (ça ne sert à rien, je sais, mais c'est sympa de le savoir)
Sous terre, elle développe des rhizomes costauds qui, une fois installés, résisteront aux gels de nos régions. Bien avant les fleurs, c'est un cortège de larges feuilles profondément vertes & fièrement dressées qui les précéderont, lesquelles ressemblent de loin à celles du Canna ou du Musa (= bananier du Japon)

Au coeur des feuilles si caractéristiques de la famille (et dans de bonnes conditions de culture) apparaîtra, en fin d'été, une superbe inflorescence complètement "exotique", jaune orangée pour celui-ci & aux couleurs plus froides pour d'autres variétés.
La fleur est grande, puisqu'elle peut facilement dépasser les 30cm et est plutôt jolie: les nombreux pétales jaunes s'inclinent volontiers devant la longueur & la finesse des étamines orange, tendues comme pour appâter le chaland...
Par ces attributs (feuilles & fleurs), Hedychium est véritablement une plante qu'il faut intégrer à tout jardin dit "exotique". Les meilleures conditions de cultures sont les suivantes: chaleur, soleil, humidité. Si vous avez ces trois ingrédients, vos Hedychium seront bien plus beaux que les miens!! (La plante accepte toutefois aisément de pousser à mi-ombre dans les régions les plus privilégiées)
Il faudra leur réserver, si possible, un sol relativement léger (même s'ils accepteront volontiers de pousser en sol plus franc) et régulièrement amendé: prévoyez un bon apport organique à chaque printemps & quelques arrosages généreux en été pour les voir s'épanouir idéalement.

Côté froid, il est quand même plutôt résistant cet Hedychium. En fait, la partie aérienne va disparaître l'hiver, mais le potentiel de l'année suivante se cache dans son tubercule... On peut dire qu'il supportera facilement des gels de l'ordre de -10°c voire davantage (ce qui n'est pas le cas pour les autres variétés, bien moins résistantes)
En résumé: tout le monde devrait avoir un Hedychium à la maison! Quand je dis "un", c'est plutôt 3 ou 4, c'est le minimum pour se constituer un beau bouquet de feuilles! Voilà le genre de plante qu'il faut offrir à sa maman à l'occasion de la fête des mères ou autre anniversaire: celle-ci sera contente d'avoir de la fleur (en plus ça la changera du Rosier!) et vous prendrez plaisir à avoir installé une "exotique" (de plus) dans son jardin!!

Je ne vais pas m'étendre davantage sur le sujet, le mieux serait de se le procurer!...
Ci-dessous, une belle inflorescence d'Hedychium garderianum prise au coeur de l'été au Clos Saint Bernard, à Hyères-les-Palmiers dans le Var...


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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 00:01
Directement importée du Sud de l'Afrique, voici une "exotique" aussi originale que résistante au froid, j'ai nommé Eucomis comosa!...
Au premier abord et si l'on ne remarque que sa floraison, on pourrait la considérer comme une simple Jacinthe "étiolée", juste 10 fois plus grande! (70 cm environ) Blasphème cette façon de la considérer, je le sais!

En effet, Eucomis comosa et plus précisément la variété "Sparkling Burgundy" est, contrairement à la plupart des végétaux présentés sur ce Blog, une "bulbeuse".
Oui, tout commence & tout se termine chez elle par un bulbe. C'est sa façon à elle de passer l'hiver...
De ce bulbe donc, sort au printemps de jolies feuilles d'un pourpre intense, parfois marginées de fuschia et au cœur rouge-bordeaux, lesquelles seront de plus en plus grandes les mois passant. Son feuillage est ainsi très "décoratif" et le sera d'autant plus que vous le  présenterez sur un fond (végétal, bien sûr!) d'un vert profond. Une précision tout de même: si votre sujet n'est pas en plein soleil, il aura vite fait de recouvrer une couleur bien moins pourpre et même complètement verte!!
A la fin de l'été, quand d'eau & de soleil la plante se sera gorgée, Eucomis comosa déploiera une grande hampe florale blanc-rose surmontée d'un mini bouquet de feuilles  rappelant  celles  que l'ananas porte au bout de son fruit. D'où son nom commun d'ailleurs: la "Fleur Ananas".

Si je parle d'Eucomis comosa c'est que sa résistance au froid nous permet de l'acclimater à nos jardins avec, tout de même, quelques précautions.
En effet, la plante est donnée résistante à -10°c environ, mais toujours dans de bonnes conditions (= sol riche, léger & bien drainé), aussi faudra-t-il s'assurer que le bulbe passe l'hiver plutôt au sec (mais pas trop) qu'en atmosphère humide. L'association de ces deux facteurs n'étant jamais très bonne pour l'hivernage des "exotiques" d'une façon générale...
Enfin et comme toutes les bulbeuses, Eucomis comosa s'entoure de "bulbilles" souterrains (= petits bulbes) que vous pourrez prélever en fin de printemps, quand ceux-ci seront suffisamment développés. Vous pouvez également semer les graines obtenues après fécondation (même si je n'ai jamais encore tenté l'opération)
Ma "banque d'images" n'étant pas aussi vaste que je le souhaiterais et n'ayant qu'un petit pour-cent de la plante à vous proposer, je vous invite à aller sur le Net pour en voir bien d'avantage et notamment son feuillage!...
Ci-dessous un (très) gros détail d'une fleur d'Eucomis comosa prise en Angleterre, par Olivier Ducreau, "Docteur es Pépinière"...


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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 00:01
Des plantes "bizarres" il y en a, mais celle-ci est vraiment pas mal dans son genre!!...
En effet, Amorphophallus rivieri est un végétal (plutôt) à part au sein de cette (très) grande famille que sont les plantes dites "exotiques"...

Naturellement, si vous faites une recherche sur Internet, vous aurez de grandes chances de tomber sur sa floraison très surprenante: une énorme fleur de couleur rouge-sang/bordeau, très érigée (d'où son nom: Amorpho-phallus!) en forme de cornet qui a la particularité de sentir plutôt mauvais!! Eh oui, "fleur" ne rime pas toujours avec "bonne odeur"!... Cette "fragrance", quasi nauséabonde (du genre "viande pourrie"!) a la particularité d'attirer les mouches (beurk!) lesquelles, alléchées par l'odeur envoûtante, vont polliniser la fleur.
Celle-ci justement, est la première chose que l'on peut apprécier. Selon les régions, elle apparaîtra entre avril & mai et, tout de suite après, c'est un feuillage unique qui prendra place: comme vous le montre la photo ci-dessous, celui-ci est "tigré" et son design nous révèle l'identité très "primitive" de la plante!... La fleur c'est bien, mais le feuillage est très intéressant également. Deux précisions: pour que la plante fleurisse, le bulbe doit mesurer environ 20cm de diamètre, aussi vous faudra-t-il être patient si vous vous procurez un jeune plant. La "fleur" est en fait une "inflorescence", les fleurs se trouvant à l'intérieur de celle-ci...

Comme me le rappelle Laurent Ballot (au demeurant excellent jardinier de l'Ecole de Botanique du Jardin des Plantes de Paris & bon copain au quotidien) Amorphophallus rivierii se cultive comme le Dahlia ou le Canna, c'est à dire en prélevant son bulbe l'automne venu avant de le replanter fin avril à début mai (Amorphophallus rivierii n'étant que peu résistant au gel) Côté culture: la plante affectionne un terrain riche & frais et une exposition plutôt ensoleillée... Avec le temps, le bulbe émet de petits tubercules, lesquels assureront sa propagation.

Alors et même si ma photo ne vous présente qu'un "état" d'Amorphophallus rivierii, pris en plein été au Jardin des Plantes à Paris, laissez-moi vous conseiller de la tester avant que n'arrivent les premières gelées!...   


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